
Pourquoi vous restez attaché à quelqu’un qui vous fait souffrir ?
May 30, 2025Il est facile de confondre maladresse relationnelle et perversion narcissique, surtout lorsqu’on est en souffrance.
Mais cette confusion peut coûter cher :
Fuir un lien réparable ou, pire encore, rester coincé dans une relation destructrice.
Alors, comment faire la différence entre un partenaire qui ne sait pas aimer et un partenaire qui ne veut que dominer ?
Cet article vous offre des repères cliniques, des explications neuropsychologiques et des exemples concrets pour faire la lumière sur cette distinction essentielle.
Les définitions à clarifier d’urgence
Pervers narcissique : de quoi parle-t-on vraiment ?
Le terme “pervers narcissique” est souvent galvaudé.
Il désigne en réalité une personne qui utilise l’autre à des fins de contrôle, de valorisation personnelle et de domination, tout en niant systématiquement sa responsabilité affective.
Cliniquement, on parle de perversion narcissique lorsqu’il y a une organisation pathologique du lien :
- manipulation,
- froideur émotionnelle,
- dévalorisation répétée,
- et usage stratégique du mensonge ou du silence.
Ce n’est pas une simple immaturité ou une mauvaise communication :
C’est une structure défensive rigide.
Cette structure est souvent ancrée dès l’enfance, dans laquelle l’autre n’existe pas comme sujet autonome, mais comme objet à modeler ou à détruire.
Maladresse affective : un terrain bien différent
À l’opposé, la maladresse relationnelle est souvent le résultat d’un manque de modèles sains, d’une immaturité affective ou d’une anxiété d’attachement.
Un partenaire maladroit peut blesser, bien sûr.
Cependant, il ne cherche pas à écraser ou confisquer l’identité de l’autre.
Il peut regretter, reconnaître ses erreurs, essayer de changer, même maladroitement.
Le moteur n’est pas la domination, mais souvent la peur de mal faire, l’incompréhension ou une mauvaise régulation émotionnelle.
Les différences fondamentales à repérer
1.La capacité à se remettre en question
C’est un indicateur-clé.
Un pervers narcissique détournera toute tentative de discussion sur ses comportements.
Il retournera la faute, minimisera ou vous fera passer pour trop sensible ou comme étant le coupable.
Un partenaire maladroit, même s’il se défend ou se sent agressé au début, finit par entendre, par poser des questions, par évoluer quand il y a de la place pour l’empathie.
2. L’usage de la culpabilité
Chez le pervers narcissique, la culpabilité est une arme.
On pourrait même dire, son arme favorite.
Elle est distillée insidieusement pour vous faire douter de votre perception, de votre valeur ou de votre légitimité à poser des limites.
Chez un partenaire maladroit, la culpabilité est souvent vécue à l’intérieur :
Il se sent nul, honteux, confus.
Il peut se refermer ou fuir la discussion, non par manipulation, mais par insécurité.
La direction de la culpabilité (vers vous ou vers lui-même) est un bon critère différenciateur.
3. La répétition intentionnelle vs l’ignorance blessante
Le pervers narcissique sait ce qui vous blesse, et s’en sert à répétition, notamment quand vous prenez de l’autonomie.
Le partenaire maladroit ne réalise souvent pas l’impact de ses actes. Et quand il comprend, il peut avoir honte, tenter de réparer, ou s’en vouloir profondément.
Le premier utilise la faille comme une opportunité de domination.
Le second la découvre avec surprise parfois avec maladresse, mais sans plaisir sadique.
Et point clé : le partenaire maladroite, modifie son comportement, change et apprends afin de ne plus refaire l’erreur.
4. Le rapport au conflit
Le pervers narcissique fuit le conflit ouvert ou le provoque pour reprendre le pouvoir.
Il alterne froideur et séduction pour vous désorienter.
Le partenaire maladroit peut mal vivre le conflit, s’effondrer, crier, ou se refermer.
Mais il ne s’en sert pas pour vous contrôler.
Il y a chez lui une forme de bonne foi émotionnelle, même dans la confusion.
5. La dissociation empathique
Le pervers narcissique est cliniquement incapable d’empathie mature.
Il peut feindre de la compassion, mais ne ressent pas réellement votre douleur ou la considère comme gênante pour lui.
Il s’agit d’un mécanisme de défense froid, souvent inconscient, mais puissant.
Il n’est pas touché. Ou alors, juste assez pour reprendre du pouvoir.
Le partenaire maladroit, lui, peut pleurer, culpabiliser, paniquer ou être dépassé.
L’empathie est là, mais mal canalisée.
Ce que dit la neuroscience
Les études sur les personnalités narcissiques pathologiques révèlent une activité réduite dans les zones cérébrales impliquées dans l’empathie cognitive (comme le cortex préfrontal médian) et affective (insula, amygdale).
Ce n’est pas seulement un choix comportemental : c’est un mode de fonctionnement cérébral façonné par des expériences précoces (négligence, hypervalorisation conditionnelle, traumatismes).
La maladresse, elle, s’accompagne souvent d’une hyperactivation de l’amygdale, liée à l’anxiété et à la peur de mal faire.
Le sujet est touché, parfois trop, ce qui génère des réactions inadaptées mais non malveillantes.
Trois questions pour vous orienter
1. Est-ce que je peux exprimer ma douleur sans représailles ?
Si vous ne pouvez pas dire que vous souffrez sans déclencher du mépris, du silence punitif ou une contre-attaque : ce n’est pas de la maladresse.
C’est une stratégie relationnelle d’annihilation de votre subjectivité.
2. Est-ce que cette personne me voit vraiment ?
Le pervers narcissique ne vous voit pas. Il vous utilise.
Il projette sur vous ses besoins, ses fantasmes, son vide.
Le partenaire maladroit vous voit… mais à travers un prisme flou.
Il fait de son mieux pour ajuster sa focale si vous lui en donnez l’occasion.
3. Est-ce que la relation m’élève ou m’épuise ?
Une maladresse se répare. Une perversion vous consume.
Si vous sortez de chaque interaction vidé, affaibli, confus sur ce que vous valez, ce n’est pas de l’amour bancal : c’est un lien toxique.
Ce que vous pouvez faire (concrètement)
1. Prenez du recul et notez les faits
Les faits ne mentent pas.
Écrivez ce qui se passe, sans interprétation émotionnelle.
Décrivez :
- Qui,
- À fait quoi,
- Qù,
- Quand,
- Comment,
- Dans quel contexte.
Combien de fois a-t-il (ou elle) rejeté vos émotions ?
Est-ce qu’il y a eu des excuses ?
Une évolution ?
2. Observez ce qui se répète malgré vos demandes claires
La répétition est le critère de diagnostic le plus fiable.
Un comportement blessant répété malgré vos mots, vos larmes ou vos efforts de clarté n’est pas de la maladresse.
3. Entourez-vous et sortez du doute solitaire
Le pervers narcissique adore l’isolement de sa proie.
Il vous isole, subtilement ou frontalement, pour que vous ne puissiez plus valider votre réalité ailleurs.
Confiez-vous à une personne neutre.
Faites-vous accompagner.
C’est souvent à travers un regard tiers que le brouillard se dissipe.
Et si vous êtes encore pris dans le doute…
Vous n’avez pas à diagnostiquer l’autre pour prendre une décision juste.
Vous avez simplement à sentir :
Ce lien vous nourrit-il ou vous abîme-t-il ?
Et si vous tournez en rond depuis des mois, que vous vous sentez vidé, et que chaque tentative de réparation vous enfonce un peu plus…
Alors il est peut-être temps de vous en sortir vraiment.
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